Attirer les jeunes en usine : Recrutement manufacturier et solutions concrètes RH

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Le 5 août 2025 Par Richard DesRochers
Au Québec en 2025, le secteur manufacturier fait face à un défi critique : attirer et retenir les jeunes travailleurs. Selon l’Institut de la statistique du Québec, plus de 28 % des travailleurs du secteur ont 55 ans ou plus, et près de 30 000 postes demeurent vacants chaque trimestre dans le secteur de la fabrication (ISQ, 2024). Pourtant, les jeunes de 18 à 34 ans, qui constituent la principale source de relève, boudent les emplois en usine. Une étude de la CRHA (2023) révèle que 62 % des jeunes perçoivent les emplois manufacturiers comme monotones ou pénibles. Ce constat est accentué par un manque d’informations sur les nouvelles réalités du secteur, désormais marqué par l’automatisation, l’innovation et la haute technicité.
 
La solution ne repose pas uniquement sur les salaires. Elle implique une refonte stratégique des approches de recrutement, de communication, et d’accueil en entreprise. Cet article présente trois leviers concrets, basés sur des données québécoises et des pratiques modernes, pour transformer l’image de l’usine et mobiliser une nouvelle génération de talents.

Moderniser l’image de l’usine pour attirer les jeunes dans le manufacturier

Le premier obstacle est souvent psychologique : l’image désuète de l’usine. Les jeunes associent encore trop souvent le secteur à des conditions de travail difficiles, des milieux bruyants, et des tâches répétitives. Or, plus de 65 % des entreprises manufacturières québécoises intègrent aujourd’hui des technologies avancées.
 
Il est donc crucial de faire connaître la réalité actuelle : des usines propres, numériques, sécuritaires et innovantes.
 
Les campagnes de communication doivent mettre de l’avant les nouveaux visages du secteur :
  • Témoignages de jeunes travailleurs épanouis.
  • Vidéos de visites virtuelles d’usines modernes.
  • Présentation d’équipements de pointe et de robots collaboratifs.
  • Valorisation des projets concrets réalisés par les équipes.
Les jeunes veulent aussi que leur emploi ait du sens. Le consultant RH peut accompagner les entreprises à mettre en lumière les impacts positifs de la production locale, que ce soit en environnement, en économie régionale ou en innovation sociale.
 
À retenir
  • Créer des campagnes visuelles montrant la réalité technologique actuelle.
  • Valoriser les témoignages de jeunes employés sur les réseaux sociaux.
  • Raconter l’impact positif du travail en usine.
  • Mettre à jour le site carrière avec des vidéos modernes et engageantes.

Tisser des liens avec les jeunes dès l’école ou la formation professionnelle

Selon une étude de l’UMQ (2024), moins de 18 % des élèves du secondaire ont eu une activité en lien avec le secteur manufacturier durant leur parcours scolaire. Pourtant, les jeunes qui vivent une première expérience positive en usine avant 20 ans sont deux fois plus susceptibles d’y travailler ensuite.
 
Les entreprises doivent donc développer des liens structurés avec les milieux scolaires : écoles secondaires, centres de formation professionnelle, cégeps et universités.
 
Le consultant RH ou le comité local de main-d’œuvre peut jouer un rôle de coordination dans ces initiatives :
  • Offrir des stages rémunérés dès le secondaire.
  • Participer à des salons de l’emploi jeunesse ou des journées carrière.
  • Inviter les classes à des visites immersives en entreprise.
  • Créer des projets collaboratifs entre élèves et entreprises locales.
Plus la première rencontre est humaine, valorisante et concrète, plus elle laisse une empreinte durable. C’est dans ces moments que naît l’intérêt pour un secteur.
 
À retenir...
  • Créer des stages étudiants et explorer l’alternance travail-études.
  • Inviter les écoles à visiter les installations.
  • Participer aux activités des centres de services scolaires.
  • Mettre en place un programme d’ambassadeurs jeunes en usine.

Adapter les pratiques internes au recrutement des jeunes en usine

Attirer un jeune, c’est une chose. Le garder, c’en est une autre. Une étude de la CRHA (2024) indique que près d’un jeune sur deux quitte son emploi dans les 18 premiers mois. Pourquoi ? Un manque d’intégration, peu de reconnaissance, une culture trop rigide.
 
Pour améliorer la rétention, l’entreprise doit repenser plusieurs éléments clés, avec l’appui de ses ressources RH ou d’un consultant :
  • Horaire flexible ou en rotation, lorsque la production le permet.
  • Programme de mentorat structuré, avec des rencontres formelles.
  • Parcours d’apprentissage personnalisés, incluant des formations continues.
  • Reconnaissance quotidienne, rétroaction régulière, et opportunités d’évolution.
Les jeunes recherchent un environnement où ils peuvent apprendre, contribuer et progresser. Le leadership doit aussi s’adapter, en privilégiant l’écoute, la transparence, et une culture collaborative.
 
À retenir
  • Offrir une vraie période d’intégration avec soutien.
  • Instaurer un mentorat intergénérationnel bien encadré.
  • Favoriser la mobilité interne et l’apprentissage continu.
  • Créer des conditions de travail humaines et stimulantes.

Saisir l’opportunité d’une nouvelle génération

Le Québec manufacturier est à un tournant. Les départs à la retraite s’accélèrent, les besoins en main-d’œuvre croissent, et les jeunes sont prêts à relever les défis, si on leur tend la main de façon intelligente et inspirante.
 
Les solutions ne sont pas théoriques : elles sont déjà en marche dans plusieurs régions. Moderniser l’image, créer des ponts avec les écoles, et adapter la culture d’entreprise sont des actions concrètes, accessibles et efficaces. Elles permettent non seulement de recruter, mais surtout de mobiliser une relève engagée.
 
Chaque entreprise qui ose repenser son attractivité en récolte les fruits : stabilité, innovation, croissance. Et ce mouvement est contagieux.
 
Agir aujourd’hui, c’est garantir que l’usine de demain soit jeune, fière et profondément québécoise.
 
Références officielles
  • ISQ – Institut de la statistique du Québec. (2024). Main-d’œuvre du secteur manufacturier
  • CRHA – Ordre des conseillers en ressources humaines agréés. (2023-2024). Portrait des jeunes travailleurs en usine
  • UMQ – Union des municipalités du Québec. (2024). Main-d’œuvre jeunesse en région
  • CIRANO. (2023). Transformation numérique et relève dans le secteur manufacturie

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